Dire que l'Education nationale se porte mal relève de l'euphémisme; en fait, elle "n'oeuvre pas pour former et aiguiser l'esprit critique des élèves, mais, au contraire, pour les "formater" en fonction d'une idéologie du politiquement correct qui réduit à néant la véritable liberté de penser." (4e de couverture)
Tel est le constat auquel a abouti Christine Champion, licenciée es lettres (philosophie) et ancienne documentaliste en collège. Elle n'hésite pas à s'attaquer à ce qu'elle estime être les racines du mal, à savoir l'influence néfaste des écrits de Jean-Jacques Rousseau (concernant l'ouvrage Emile: "Son message: protéger l'enfant de l'influence de la société qui corrompt l'homme, donc, de la civilisation, donc de la famille" p. 22) et de Jules Ferry (p. 49-56). Parmi les nombreuses questions abordées dans cette étude, on notera également une interessante analyse de la désinformation via l'enseignement de certaines matières: "les disciplines apparemment les plus innocentes peuvent être employées à la destruction de la famille, de la culture traditionnelle, des valeurs morales" (p. 144): l'éducation physique, les matières scientifiques, le français (ou règne la règle du "Laissons les enfants choisir leurs livres"; résultat: "des générations d'élèves du primaire n'ont lu que les aventures de Tomtom et Nana (...) qui mettent systématiquement en scène des parents décevants" p.149) sans oublier l'histoire (p. 153- 156), matière ou l'Education nationale donne libre cours à son manichéisme- notamment lorsqu'elle traite du Moyen-Age et de la monarchie en France.
Bref, une lecture fort instructive pour toux ceux et celles qui s'interrogent sur l'avenir d'une des principales institutions de notre pays.
Frédéric CHATAIGNER.
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