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Le blog du chatborgne / blog de livres

26 avril 2010

Quelques vidéos à découvrir

Bonjour à tous et à toutes !

Le mois dernier, j'ai participé à une vidéo tournée à Paris par mon éditeur avec l'aide d'un ami journaliste, Erik Svane, auteur du livre La Bannière étalée. Cette interview vidéo est consultable sur Youtube ou sur le site des éditions Underbahn.

Par ailleurs, je vous informe que Franck Abed, le jeune écrivain auteur du roman La Réconciliation impossible (voir ma note de lecture sur ce blog), et qui m'avait interviewé pour son site Web Génération FA8, a tourné une série de vidéos pour présenter son ouvrage, ainsi que ses idées politiques, à découvrir sur Dailymotion. Certes, je ne suis pas exactement sur la même longueur d'onde que Franck politiquement parlant, mais ces vidéos méritent le coup d'oeil – voir notamment sa présentation élogieuse de Napoléon Bonaparte et son analyse sévère du concept de nationalisme qui pourraient surprendre ceux et celles qui, tout comme lui, se revendiquent monarchistes.

Frédéric Valandré.

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26 avril 2010

Un livre-choc, destiné à "réveiller le troupeau"...

Silence, les agneaux - L'Etat décide pour vous. Tel est le titre du premier essai de Ludovic Delory, journaliste et reporter à RTL TVI et co-présentateur du Journal économique de Bel RTL.

Publié aux éditions Luc Pire, l'ouvrage rejoint une toute nouvelle collection portant le nom d’Espace vital ; "Espace vital : espace nécessaire au bien-être physique et psychique d'un individu", rappelle la couverture du livre pour décrire la collection.

Que reste-t-il de l’espace vital d’un individu dont la plupart des décisions sont prises pour lui par quelqu'un d’autre ? Quel espace vital et quelle liberté ?

L’auteur nous rappelle, dans cet ouvrage très bien écrit, les conséquences catastrophiques de l'intervention toujours plus omniprésente de l'Etat dans nos décisions de tous les jours : quel type de nourriture manger, à qui louer son appartement, le niveau de CO2 que nous sommes autorisés à consommer... L'Etat réglemente, régule, impose, soustrait, décide... pour nous. Chaque jour un peu plus. En notre nom et soi-disant pour notre bien. Dans les faits, au nom d'un illusoire bien commun jamais défini car tout bonnement indéfinissable.

Ayant certainement prévu l'effarement qu'une telle constatation peut générer chez son lecteur, M. Delory ne fait pas qu'énumérer. Il a la bonne idée – pas toujours évidente dans les essais contemporains, malheureusement – de citer toutes ses sources ; chacun de ses arguments est étayé et documenté : il cite des auteurs aussi prestigieux que Mises, Hayek ou Leoni, se base sur les théories de l'école autrichienne ou celle des choix publics.

Il démontre aussi que, outre le fait d'être d'un grotesque qui confère souvent à l'absurde, les décisions tout sauf éclairées de l'Etat sont la plupart du temps catastrophiques et contreproductives. Souvent liberticides, aussi.

Enfin, Ludovic Delory ne manque pas, évidemment, de déboulonner les mythes anti-libéraux qui servent aux Etats à asseoir et augmenter leur pouvoir : les origines de la crise des subprimes, l'efficacité du salaire minimum, la sur-réglementation, le réchauffisme... il ne laisse rien passer, à notre plus grand bonheur et avantage !

L'essai s'intéresse principalement à la Belgique et, dans une moindre mesure, à la France. Il éclaire néanmoins le lecteur sur la puissance de nuisance potentielle de tout Etat.

L'Etat dirige, l'Etat décide. Silence, les agneaux. La situation serait bien pire si le privé avait libre cours, répètent à foison les partisans du tout Etat. Vraiment ?

"Mais n'est-il pas paradoxal de demander à l'Etat de nous faire vivre, lorsque la réalité nous oblige à reconnaître que c'est nous qui contribuons à sa survie ?" s'interroge l'auteur au début du livre.

A lire absolument.

Le blog du livre : http://silence-les-agneaux.net/ 

La page Facebook : http://www.facebook.com/pages/Silence-les-Agneaux/499010185120?ref=ts 

Page de l'éditeur : http://www.editionslucpire.be/index.php/societe/espace-vital/item/6567-silence-les-agneaux 

Le livre est disponible sur Fnac.be : http://www.fnac.be/fr/Catalog/Detail.aspx?cIndex=0&catalog=libri&categoryN=Livres&category=politiqueActuSciencePo&product=10491488 

ISBN: 9782507002992

Carine M. Clyrian 

PS : merci à mon amie Carine pour cette fiche de lecture, et bravo à l'auteur pour son excellent titre.

Frédéric Valandré.

16 mars 2010

Observations sur "La Judéomanie"

Face à Sarkozy et à ses amis: Dieudonné appelle Raymond Barre à la résistance groupée pour la liberté d’expression

C’est le 20 novembre dernier, sur le stand des éditions Tatamis au salon des éditeurs indépendants, que je me suis procuré un ouvrage paru il y a un peu plus de trois ans : La Judéomanie Elle nuit aux Juifs Elle nuit à la République. Le livre ayant été refusé par toutes les maisons sollicitées, Jean Robin avait décidé de le publier au sein de la société qu’il a fondée début 2006, les éditions Tatamis.

Concrètement, qu’est-ce que la judéomanie ? Réponse de l’auteur, inventeur de ce néologisme : « Admiration outrée pour la communauté juive, qui génère de l’antisémitisme par retour de boomerang. » (4e de couverture). Ce livre constitue un travail très documenté, et argumenté, et de manière générale je ne peux que souscrire à l’analyse de Jean Robin. Oui, il existe bien un phénomène judéomane en France, et aux preuves qu’il donne (loi Gayssot en 1990, affaire Renaud Camus en 2000, etc.) j’ajouterai ce que j’ai pu constater durant la préparation de mes ouvrages. Entre autres : l’indécente campagne médiatique en faveur du braqueur gauchiste juif Pierre Goldman, considéré comme étant « forcément » innocent – ce qui est aussi débile que d’écrire que le capitaine Dreyfus était de par ses origines un traître en puissance – ou alors le charivari médiatique suite au non-lieu (provisoire) rendu en faveur de l’ancien milicien Paul Touvier en avril 1992 : une minute de silence à l’Assemblée nationale pour protester contre une décision de justice, ce n’est tout de même pas courant !

Pour en revenir à La Judéomanie, je dirai que, tout comme l’auteur, je suis plutôt réservé concernant certaines initiatives sur le plan judiciaire. Par exemple, porter plainte contre Eric Hazan, éditeur français du livre de Norman Finkelstein L’Industrie de l’Holocauste (p. 144) n’était sans doute pas très approprié : cet auteur est certes très anti-israélien, et il est vrai qu’il a été qualifié de « Juif iconoclaste et courageux » par une revue révisionniste bretonne aujourd’hui disparue (L’Autre Histoire, animée par André Chelain, alias Trystan Mordrel). Mais l’ouvrage ne conteste nullement la Shoah, et a eu droit aux éloges de Raul Hilberg lui-même, célèbre auteur de La Destruction des Juifs d’Europe. On lira également avec intérêt l’analyse de Jean Robin sur l’affaire Ilan Halimi (p. 220-239). (1)

Certes, l’ouvrage n’est pas exempt de faiblesses. Sur la forme, on pourra regretter des citations parfois un peu longues, particulièrement dans les notes de bas de page. Du reste, je ne partage pas toutes les observations de Jean Robin. Exemple : s’il est bien sûr exagéré de parler comme Pierre-André Taguieff de « silence des médias » face à l’explosion des violences antisémites de l’automne 2000 en France (p. 177), force est de constater une gêne, une discrétion certaines de professionnels de l’antiracisme – MRAP, Ligue des Droits de l’Homme – vis-à-vis de la judéophobie banlieusarde et à la sauce islamo-gauchisante. Là encore, il ne s’agit nullement d’une construction de l’esprit, ce sont des choses que j’ai constatées au cours de mes investigations passées. En outre, contrairement à l’auteur (p. 180-181), je n’ai pas attendu 2003-2004 et Dieudonné pour entendre parler du Code Noir. On en citait des extraits dans mon manuel d’histoire de 4e (année 1989-1990), mon professeur d’histoire moderne l’avait traité en cours lorsque j’étais en licence à l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines (1999), et l’éditeur d’ultra-gauche L’Esprit frappeur l’avait édité en 1998 pour un prix modique (10 francs à l’époque). En clair, parler de black-out à propos du Code Noir est un tantinet excessif à mon sens.

Ceci étant dit, La Judéomanie demeure un ouvrage fort intéressant, dont la thèse n’a, pour reprendre l’expression de l’auteur, « pas pris une ride ».

En 2008 Jean Robin a publié une suite à son travail aux éditions Dualpha, intitulée L’Etat de la Judéomanie en France et dans le monde. Cette fois, il ne s’agit pas d’un essai mais d’un recueil de textes issu du blog ouvert par l’auteur à l’automne 2006, qui prolonge sa réflexion sur le sujet : billets d’opinion ou d’humeur, notes de lecture sur La Judéomanie, échanges de courriers entre Jean Robin et son lectorat, etc. Moins charpenté que le précédent dans sa structure – on peut le lire dans l’ordre ou pas – ce second opus est riche en informations, dont certaines ne sont pas forcément connues du grand public, comme les atteintes à la laïcité en faveur de pratiques religieuses juives en France (p. 49-50) et au Canada (p. 432-433). Certes, une fois encore, je ne partage pas forcément toutes les observations de l’auteur – exemple : sa présentation de la tragédie du 17 octobre 1961, p. 563 – et dans certains passages se glissent des erreurs : Oskar Schindler était membre du Parti national-socialiste mais n’a jamais été SS (p. 100), et ce ne sont pas des « fils de notables locaux » mais des skin-heads qui ont commis la profanation antisémite de Carpentras (p. 398). Malgré ses défauts, nous avons là un copieux ouvrage qui plaira sans doute au lectorat de Jean Robin en général et de La Judéomanie en particulier.

Frédéric Valandré.

PS : A noter que L’Etat de la Judéomanie en France et dans le monde est dédié à l’ancien Premier Ministre feu Raymond Barre, que Jean Robin défend contre les accusations d’antisémitisme dont il fut la cible (p. 566-584).

(1) A mettre en balance avec celle de  Pierre-André Taguieff dans La Judéophobie des Modernes Des Lumières au Jihad mondial, Paris, Odile Jacob, p. 457-481.

Pour se procurer ces deux livres :

* La Judéomanie 

* L'Etat de la Judéomanie en France et dans le monde

ou à la librairie Primatice : 10, rue Primatice, 75 013 Paris, Tél : 01 42 17 00 48.

22 février 2010

Dernières nouvelles

Bonjour à tous et à toutes !

Je vous informe, par le présent billet, que j'ai récemment accordé un entretien au site Web catholique Génération FA8, que vous pourrez consulter ici. Jean Robin, fondateur et directeur des éditions Tatamis, a de son côté accordé  un entretien vidéo à Franck Abed, animateur du même site Web (ledit entretien est réparti sur quatre vidéos).

Jean-Pierre Treiber, qui devait être jugé à partir du 20 avril pour le meurtre de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier, s'est pendu dans sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis le 20 février au matin.  Ce suicide serait-il un aveu ? L'avocat de Roland Giraud, Me Francis Spizner, l'interprète ainsi, l'avocat général Philippe Bilger n'en ai pas persuadé. Ce qu'il faut retenir : on ne saura peut-être jamais le rôle exact de l'ancien garde-forestier dans le drame de novembre 2004,  un homme que d'aucuns comparaient à un "Robin des Bois" lors de sa cavale de septembre à novembre dernier.

Je termine ce billet en saluant la mémoire de Robert Pandraud, décédé jeudi matin à l'hopitâl de Suresnes à l'âge de 81 ans. Ancien ministre délégué à la Sécurité du gouvernement Chirac (1986-1988), cette figure du RPR dans la décennie 1980 avait notamment contribué à l'arrestation des terroristes d'Action Directe (21 février 1987). Homme d'ordre (avec son ami Charles Pasqua, on les avait surnommé Starsky et Hutch) Robert Pandraud avait préfacé en 1986 le livre du criminologue Xavier Raufer Le cimetière des utopies Violence sociale : des solutions existent, paru chez Pauvert/Suger. Paix à son âme.

Frédéric Valandré.

22 janvier 2010

Petit hommage à un grand avocat

Avocat de l'Extrême II

C'est un journaliste provençal de ma connaissance qui m'a appris la triste nouvelle : Me Henri Juramy est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, à l'âge de 77 ans.

Un avocat parmi bien d'autres ? Assurément non, comme l'a écrit naguère son ami André Bercoff : " il n'a cessé, tout au long de ses décennies de plaidoiries, de garder la gueule grand ouverte pour attaquer, admonester, interpeller, traquer, tout entier attaché à la défense de ses clients : truands ou prostituées, victimes ou délinquants, erreurs judiciaires ou récidivistes impénitents." (1) Effectivement, cet avocat marseillais qu'on a qualifié à juste titre de "régal pour les chroniqueurs judiciaires" a eu dans sa longue carrière une clientèle aussi illustre que variée, entre autres noms : les familles de la fillette Marie Dolorès Rambla – la victime de Christian Ranucci – et du général René Audran (assassiné par Action Directe), Sylvia Jeanjacquot, la dernière compagne de Jacques Mesrine, le boxeur Christophe Tiozzo. Et les causes étaient parfois difficiles : notamment quand il a fallu défendre Lucien Ferri, assassin de la députée Yann Piat, ou l'ouvrier agricole Didier Gentil, jugé et condamné pour le viol et le meurtre de la petite Céline Jourdan. Affaire qui lui valut, rappelons-le, des menaces de mort et une agression physique lors de la reconstitution du drame à La Motte-du-Caire (Alpes-de-Haute-Provence), le 16 juin 1989. (2)

Pour ma part, je n'ai pas connu Me Juramy "de vive voix". Mais en 2004/2005, quand je commençais à m'intéresser à l'affaire Céline Jourdan, nous avions échangé quelques courriers, et il m'avait aimablement fait parvenir de la documentation. Soit dit en passant, c'est à cette époque que je m'étais rendu compte de l'intoxication médiatique régnant autour de ce retentissant dossier criminel – une intoxication qui a la vie dure.

Ces dernières années, l'avocat était devenu consultant pour deux magazines de faits divers basés à Toulon et dirigés par Michel Barone : Polar & Crimes et Infocrim's. Par ailleurs, il avait publié un livre de souvenirs aux éditions Belfond, en 1997, sous le titre Avocat de l'Extrême. Le livre a été réédité en 2007, dans une version augmentée et préfacée par le journaliste André Bercoff et l'ancien maire de Marseille Robert Paul Vigouroux, aux éditions du Fil rouge. J'invite les lecteurs et lectrices de notre blog à découvrir cet ouvrage. (3) Tout en saluant une dernière fois un grand avocat, et en lui souhaitant de reposer en paix.

Frédéric Valandré.

(1) Extrait de sa préface à Avocat de l'Extrême II, Editions du Fil rouge, 2007, p. 7.

(2) Me Henri Leclerc et Me Muriel Brouquet, les avocats du co-inculpé de Didier Gentil Richard Roman, furent eux aussi violemment agressés lors de ladite reconstitution. 

(3) Le livre est disponible à l'adresse suivante : Polar & Crimes, B.P. 836  83 051 TOULON CEDEX (Prix : 15 euros). 

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23 décembre 2009

Joyeuses Fêtes à tous et à toutes !

Bonjour à tous et à toutes !

Tout d'abord, je salue ici les lecteurs et lectrices de mon dernier ouvrage Justice : mise en examen, publié en mars 2009. Salutations également à toutes les personnes qui m'ont apporté leur soutien depuis la parution de l'ouvrage, et à celles qui sont venus à ma rencontre lors de mes séances de dédicace du 14 juin (Fête de la Courtoisie) et du 13 décembre (Fête du Livre de Renaissance Catholique, photo ci-dessus) de cette même année.

Evidemment, si vous souhaitez emporter quelques livres pour vos congés de fin d'année, je vous conseillerai d'abord les ouvrages qui ont fait l'objet d'une fiche de lecture sur le blog. Puisque nous sommes en pleine période de bétisiers, j'ajouterai un livre pour tous ceux qui s'intéressent au fléau de l'intoxication médiatique : De Judas à Tartuffe, un recueil de lettres envoyées au journal Le Monde entre 2003 et 2008 par l'amiral François Jourdier, qui démontre, preuves à l'appui, à quel point le célèbre quotidien du soir s'en donne à coeur joie dans l'indignation sélective, les mensonges, arrangements avec la vérité, omissions, etc (ce qui ne l'empêche pas de publier des textes fort intéressants quelquefois). Livre de réinformation sur lequel on peut être en désaccord sur tel ou tel point  De Judas à Tartuffe peut aussi être lu comme un savoureux bétisier, les énormités relevées dans Le Monde par l'auteur étant fort nombreuses.

Sur ces quelques lignes, je souhaite à tous les lecteurs et lectrices du blog du Chat borgne de passer de Joyeuses Fêtes.

A bientôt !

Frédéric Valandré. 

8 décembre 2009

Frédéric Valandré à la Fête du Livre de Renaissance Catholique

Bonjour à tous et à toutes !

J'informe les lecteurs et les lectrices de notre blog que je dédicacerai Justice : mise en examen à la Fête du Livre de Renaissance Catholique qui se déroulera le dimanche 13 décembre à Grand-Maisons, Villepreux (Yvelines) ; une centaine d'auteurs seront également présents. (1) La séance de dédicace se déroulera de 14h00 à 18h00. Pour en savoir plus :

http://www.renaissancecatholique.org/XVIIIe-Fete-du-Livre.html

A bientôt !

Frédéric Valandré.

(1) Dont M. Franck Abed, qui dédicacera son roman La Réconciliation impossible ; voir mon billet de ce lundi 7 décembre.

7 décembre 2009

La Réconciliation impossible, ou le dialogue entre deux France...

Couv reconciliation

Franck Abed est le président fondateur du mouvement "Réconciliation Nationale", et l'animateur du site Web catholique traditionaliste Génération FA8 ; il a fait également partie de ces petits candidats indépendants qui souhaitaient se présenter aux élections présidentielles de 2007. Publié tout récemment aux éditions Godefroy de Bouillon, La Réconciliation impossible est son premier ouvrage.

Paris, sous le Consulat, en 1802 : dans une même pièce, deux hommes conversent. "Le Bleu", républicain pur sucre, disciple affirmé de Maximilien Robespierre. "Le Blanc", serviteur fidèle de la Royauté, se présentant comme un sujet de Sa Majesté Louis XVIII (p. 7; le comte de Provence se fait appeler ainsi depuis la mort de Louis XVII au Temple en 1795, même s'il ne montera effectivement sur le trône qu'en 1814). A travers cette joute verbale, ce sont deux légitimités qui s'affrontent au fil des pages : l'une fondée sur un système politique multiséculaire et un ordre naturel, l'autre sur les "idées nouvelles", qui estime que du passé monarchique de la France, il faut faire "table rase" (p. 34).

Ce dialogue très vivant permet à l'auteur de rappeler quelques vérités, qui ne sont pas toujours faciles à entendre. Quand le Bleu vante les mérites des procès du Tribunal révolutionnaire, qui "deviendront des modèles pour obtenir des aveux" (p. 57), il est difficile de ne pas songer aux procès staliniens ; d'ailleurs une historienne communiste elle-même, Lily Marcou, a fait ce type de comparaison dans un entretien accordé à L'Humanité (édition du 5 mars 2003). Autre exemple : à son contradicteur qui estime que le peuple de France ne peut qu'être foncièrement républicain,  le Blanc rappelle que les armées des partisans de la Monarchie "furent essentiellement composées de sans-grades, de paysans, de bûcherons, de pauvres" (p. 72). Allusion évidente à l'Armée Catholique et Royale qui se souleva contre la République en mars 1793, dont nombre de combattants étaient de condition modeste.

Nous retrouvons également ici des approches des évènements controversés de la Révolution française, qui, bien sûr, sont bien différentes selon le point de vue d'où il s'exprime. Pour le républicain, Marie-Antoinette était une "espionne pour le compte de la Maison d'Autriche", pour le monarchiste, elle "ne fit que défendre les siens" (p. 28). Un débat qui n'est pas clos : aujourd'hui encore des historiens estiment que la reine s'est rendue coupable de trahison, et pour d'autres son comportement a surtout été un appel au secours. Là où le Blanc fustige un monde "où l'on coupe les têtes avec autant d'envie que de précipitation" (p. 9), le Bleu justifie les massacres perpétrés au nom de l'état de nécessité, des intérêts supérieurs de la République. Les victimes ? Des "ennemis du genre humain" (p. 10), et puis, de toute manière... "On ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs" (p. 12). Une apologie de la violence "progressiste" qui a la vie dure, comment j'ai pu l'observer moi-même quand je travaillais sur mon dernier ouvrage.

Ce dialogue se déroule sur trois journées, entrecoupées d'interludes. Interludes qui nous rappellent à juste titre que, tandis que ces deux hommes s'affrontent avec brutalité et franchise, l'homme fort du moment, le Premier Consul, rêvait justement de réconcilier ces deux France, l'ancienne et la nouvelle, la monarchiste et la républicaine. L'homme qui disait vouloir "continuer Clovis et Robespierre" : Napoléon Bonaparte.

Voilà donc un petit roman bien écrit et d'une lecture agréable, qui intéressera certainement les amateurs d'histoire de France.

Frédéric Valandré.

PS : Dans un entretien accordé au journal Flash (3 décembre 2009, p. 13), Franck Abed espère que son roman donnera naissance à une pièce de théâtre. Je lui exprime tous mes voeux à ce sujet.

Pour se procurer le livre :

Site Web de La Réconciliation impossible.

En librairie : Primatice, 10, rue Primatice 75013 Paris  Tél : 01 42 17 00 48

2 novembre 2009

Outreau : un nouveau livre captivant, et dérangeant

Beaucoup de nos compatriotes, sans doute, se souviennent du visage de Mme Marie-Christine Gryson-Dejehansart, psychologue clinicienne et expert auprès de la cour d'appel de Douai, qui avait examiné les enfants du dossier dit "d'Outreau". Ecrire qu'elle fut vivement vilipendée à l'époque, c'est peut-être faire preuve d'une trop grande modération ; il suffit de se reporter à quelques compte-rendus du procès de Saint-Omer pour s'en rendre compte.

Aujourd'hui libérée du devoir de réserve, Marie-Christine Gryson-Dejehansart a décidé d'examiner ce que, dans le lexique médiatique actuel, on appelle une storytelling ; en clair : "la bonne histoire au bon moment", qu'elle soit vraie ou fausse d'ailleurs. Et la "bonne histoire" dans ce cas précis, c'était de dire, de raconter que les enfants d'Outreau ont, par manque d'affection, inventé des abus sexuels. Menteurs, forcément menteurs, pour paraphraser feu Marguerite Duras. La vérité est différente, et bien plus sordide.

Ce livre est digne d'intérêt. D'abord, parce qu'il est écrit par une psychologue, d'où une approche différente que celle d'un accusé, d'un avocat, ou d'un journaliste sur cette triste affaire. Ensuite, parce que l'auteur apporte un éclairage inédit sur un dossier pollué par le prêt-à-penser médiatique : il est difficile de ne pas être sidéré quand Marie-Christine Gryson-Dejehansart relate certains faits. Des exemples ? Le comportement de certains avocats de la défense à commencer par Me Eric Dupont-Moretti, la "terreur des prétoires" (p.72) qui manquèrent totalement de retenue avec les enfants lors du procès de 2004 ; président des assises de Saint-Omer, Jean-Claude Monier devait déclarer plus tard que certains furent interrogés avec "une certaine brutalité verbale" (p. 76). Le pilonnage auquel ils se sont livrés contre les experts psychologues cités à la barre, dont l'auteur et Jean-Luc Viaux, professeur de psychopathologie à l'Université de Rouen (p. 83-109). Une presse qui, après avoir trainé dans la fange les personnes mises en examen durant l'instruction, fit cause commune avec leurs défenseurs lors du procès. Résultat : elle nous livra des comptes-rendus passablement orientés, parlant de la déposition du juge Burgaud comme celle d'un "technicien froid et obstiné", alors que, selon le président Monier, "il s'était montré sensible" et "avait fait une forte impression sur les jurés" (p. 108). Et cette lame de fond médiatique ne cessa de se creuser jusqu'à l'aboutissement du procès en appel de Paris à l'automne 2005 (p. 163-173).

Bien sûr, on fera certainement observer que cet ouvrage est d'abord un plaidoyer, et que l'auteur n'y évoque guère certains éléments du dossier qui sont bel et bien partis en quenouille (les orgies à caractère zoophile dans une ferme de Belgique, notamment). C'est vrai. Mais il est vrai aussi que Marie-Christine Gryson-Dejehansart a le mérite de rappeler que, si seules quatre personnes ont été condamnées, douze enfants ont été reconnus victimes au terme des deux procès d'assises ; quoi qu'en dise l'abbé Wiel, blanchi par la cour d'appel de Paris en 2005, qui, s'exprimant (paraît-il) au nom de tous les acquittés, a accusé les deux aînés du couple Delay/ Badaoui d'avoir tout inventé (p. 15-16 et p. 218-220). Et ces pauvres gamins n'ont même pas été auditionnés par la commission d'enquête parlementaire du premier semestre 2006, même à huit clos (p. 177-178). Un défaut de curiosité bien regrettable ! En outre, en s'appuyant sur les compte-rendus de l'enquête de l'Inspection générale des services judiciaires (p. 200-207) et les auditions lors de la comparution de Fabrice Burgaud devant le Conseil Supérieur de la Magistrature (p. 238-251), l'auteur démontre que, en clouant au pilori les assistantes maternelles, policiers, travailleurs sociaux, psychologues et magistrats qui ont travaillé sur cette affaire, la justice médiatique est allée un peu vite en besogne.

Outreau la vérité abusée propose un son de cloche différent de celui que l'on entend généralement sur ce dossier de pédocriminalité, et, ne serait-ce que pour cette raison, il en dérangera plus d'un. A découvrir d'urgence.

Frédéric Valandré.

Blog du livre.

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10 octobre 2009

Justice : mise en examen

38197833_pFrédéric est un ami dont j’apprécie beaucoup la sœur (bisou à Charlotte), je ne crache pas non plus sur les prises de positions courageuses qui sont les siennes.

Je m’étais régalé sur « France Intox », j’allais dévorer « Justice : mise en examen » avec mes ronronnements typiques d’une montée du plaisir semblable à celle qui s’empare de moi devant une bonne fondue savoyarde servie à volonté avec récurage du caquelon au kirsch.

Eh bien j’avoue avoir beaucoup plus grogné que ronronné à la lecture de « Justice … ».

Bon j’avoue, et le terme est de circonstance pour un tel ouvrage, que la couverture présentant le serial killer Guevara tenant une balance de justice bien lestée du côté gauche, tropisme d’une magistrature indigne présageait pour moi de la mise en examen qui s’impose pour la justice en France.

L’avant-propos me servira cependant de douche glacée : « je ne cacherai pas que c’est un certain agacement qui est à l’origine de la rédaction de ce travail. Les violentes attaques contre la justice et ses auxiliaires … » Oups, il n’est donc pas question de dénoncer une justice française toute particulière, qui, comme le dit Christian Vanneste vous rendra blanc ou noir que vous soyez « progressiste » ou « conservateur » ?

Ben non, évidemment Frédéric est tout a fait avisé de défendre la justice américaine dans nombre de procès d’intention que la merde intellectualo-terroristo-gaucho lui a intenté, il a tout à fait raison de dénoncer la hargne de la gauche contre des verdicts qui ne lui conviennent pas.

Mais il convenait de montrer que c’est bien parce que la gauche et l’extrême gauche se sentent en territoire conquis, qu’elles n’hésitent pas à hurler et menacer quand par un hasard rarissime une décision de justice n’irait pas dans leur sens.

Ce qui choque Frédéric ce sont les cas où les juges n’ont pas obéi au terrorisme intellectuel et l’ont payé, mais en face de ces rares cas combien de jugements, d’arrêts aberrants dont les pétitionnaires se sont frottés les mains sans que nous n’ayons rien dit ?

D’ailleurs avons nous déjà pétitionné, nous sommes nous déjà mobilisés pour des innocents poursuivis pour d’autres raisons que des délits ?

Il aurait convenu que nous nous réveillions, que pour une fois les gens honnêtes et châtrés que nous sommes osent faire le procès d’une institution qui ressemble de plus en plus à un centre de subversion anti-libéral.

Mais il est vrai Frédéric que si la gauche pétitionnaire est si prompte à se mobiliser alors que nous nous écrasons lamentablement devant une affaire aussi grave que celle de Claude Duviau ou l’amnistie de l’assistante sociale des brigades rouges, c’est que siègent au sein même de la magistrature, du barreau et des auxiliaires de justice de véritables petits commissaires politiques avec leurs réseaux. Essayez un peu de traiter les magistrats déviants comme le fait l’extrême gauche en France et vous vous verrez que l’autorité de la chose jugée ne s’impose que pour vous. Qu’en suite de cette application à géométrie variable de la loi vous vous trouverez vite en bute aux foudres de la justice avec un petit j.

Comment en sommes nous arrivés là, c’est ce que j’aurais aimé apprendre sous la plume d’un passionné des prétoires comme Frédéric, comment avons nous pu transformer des étudiants en droit plutôt mal contaminés par le gaucho en une justice dont les libéraux et autres honnêtes gens ont tout à craindre ? Quel est le rôle de l’école supérieure de la magistrature ? De certains réseaux franc-maçons ? Comment les uns tiennent les autres, quelles pressions subissent des avocats non conformes ? Voilà des questions que je me pose encore et dont j’aurais aimé trouvé la réponse dans ce livre.

Xavier COLLET

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