Petite histoire d'un syndicat étudiant de droite
Durant mes douze années d'études en histoire, ce qui m'avait passablement agaçé, c'est la sinistre odeur de faisandé idéologique qui régnait à l'université : apologie du multiculturalisme, immigrationnisme, homophilie, et j'en passe... Chez pas mal d'étudiants bien sûr, mais aussi chez bon nombre d'enseignants, hélas !
Fort heureusement, il existe un syndicat qui, lui, ne joue pas les sirènes rotatives de ce prêt-à-penser : l'UNI (Union Nationale Interuniversitaire), dont je fus membre, et pour laquelle j'ai tracté il y a six ans de cela. Membre fondateur dudit syndicat et professeur émérite à la Sorbonne, Jacques Rougeot a décidé de "faire revivre l'aventure de l'UNI de l'intérieur [...] et faire ressortir certaines constantes remarquables qui aident à mieux préciser la nature même de [ce] mouvement" (p. 9-10).
Bien sûr, l'auteur ne manque pas de rappeler les circonstances de l'apparition de l'UNI dans le climat explosif de la fin des années 1960 : en effet, le syndicat été crée le 12 février 1969 pour faire face à la chienlit gauchiste qui menaçait le monde universitaire, et ce, après consultation du général de Gaulle et avec le soutien de son bras droit Jacques Foccart (p. 26). Il rappelle aussi les grands principes du mouvement : primauté de la personne, liberté et responsabilité, cohésion sociale et nationale (p. 39-42).
Mais la partie la plus intéressante de ce petit livre est incontestablement la deuxième (p. 43-92), où Jacques Rougeot relate un certain nombre des grandes campagnes de l'UNI (lutte pour l'école libre, contre le communisme, le communautarisme, le PACS, etc.) en reproduisant plusieurs de leurs très belles affiches. J'avoue avoir un faible pour celle qui est reproduite page 65, qui représente un Che fantomatique aux doigts de squelette, intitulée "Stop ! Au fascisme rouge au Nicaragua". C'est sûr, cette illustration n'a pas dû plaire aux naïfs et autres irresponsables vénèrant cet assassin qui patauge dans le sang jusqu'au béret. Dans cette partie, l'auteur a également le mérite de rappeler le rôle de l'UNI dans la campagne de Jacques Chirac aux présidentielles de 1995, via la distribution de millions de pommes (p. 83-84). Je ne suis plus chiraquien depuis belle lurette, mais il était bon de rappeler que Les Guignols de l'Info ("Mangez des Pommes !") ne furent pas les seuls à contribuer à la victoire de l'ancien maire de Paris cette année-là.
Au final, UNI 40 ans de combat 40 affiches constitue une sympathique piqure de rappel pour ceux et celles qui ont été ou qui sont toujours membres du "syndicat étudiant de droite", et un bon moyen de le découvrir pour les lecteurs qui ne le connaissent pas. En revanche, je n'irai pas conseiller ce livre aux minables qui, dans ma fac, arrachaient les affiches et autocollants de l'UNI, qualifiaient le mouvement de pétainiste, traitaient Sarkozy de "facho" et comparaient Chirac à Hitler (véridique !). Laissons-les macérer dans leur fange idéologique, c'est là que se trouve leur place...
Pour se procurer le livre (10 euros + 1,5 euros de frais de port) : consulter le site de l'UNI.
Frédéric Valandré.
PS : A cette petite note de lecture, j'ajouterai que l'UNI a aussi eu une riche activité éditoriale, proposant de nombreux petits livres sur les différentes formes de subversion menaçant la France. C'est la maison d'édition du syndicat qui a notamment fait paraître en 1989 un livre du magistrat Raoul Béteille : Antijustice. Un essai qui m'a en partie inspiré pour la rédaction de mon livre Justice : mise en examen.
PS (bis) : à tous les lecteurs et lectrices du blog, un bon week-end de Pâques !