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Le blog du chatborgne / blog de livres
11 juillet 2008

Un homme que je ne pleurerai guère...

- Richard Roman, lors du retentissant procès devant les assises de l'Isère (archives 1992) - France 3 - INA -

La nouvelle est tombée hier, mais c'est seulement aujourd'hui que je l'ai apprise, lors d'une conversation téléphonique avec mes parents. Richard Roman, l'ancien ingénieur agronome et berger  acquitté par la cour d'assises de l'Isère le 17 décembre 1992 du viol et du meurtre de la petite Céline Jourdan, a été retrouvé mort à son domicile de Clarafond (Haute-Savoie). Dans un premier temps, le parquet d'Annecy a indiqué qu'il avait mis fin à ses jours le 23 juin dernier en absorbant un cocktail de médicaments et de stupéfiants, mais peu après, la thèse du suicide sera officiellement écartée : selon une source judiciaire, "les résultats des analyses toxicologiques font état d'une mort accidentelle par absorption simultanée de produits médicamenteux et toxicologiques, sans qu'on puisse parler d'overdose". En résumé, celui que l'on surnommait "l'Indien" a rejoint les terrains de chasse de ses ancêtres, pour reprendre une expression des "Peaux-Rouges" dans les albums de Lucky Luke.

Evidemment, certains ne manqueront pas d'affirmer que la lente déchéance de Richard Roman après son acquittement (consommation de drogues, séjours en hôpital psychiatrique) n'est que la conséquence des quatre années éprouvantes qu'il a vécues entre son arrestation le 27 juillet 1988 et sa libération le 17 décembre 1992. Va t-on accuser l'institution judiciaire d'avoir indirectement provoqué sa mort ? A dire vrai, cela ne me surprendrait pas trop.

Qu'il me soit tout de même permis de rappeler que, bien avant la mort de la petite Céline Jourdan survenue le 26 juillet 1988 à La Motte-du-Caire, Richard Roman avait déjà une vie pour le moins dissolue (le mot est faible). Consommation de drogue, pratiques sexuelles peu reluisantes (notre homme n'hésitait pas à pratiquer la bagatelle dans un cimetière, bonjour le respect aux morts), des témoins - certes fragiles - avaient d'ailleurs évoqué des tendances pédophiles lors de son procès... Sans oublier les deux séjours en hôpital psychiatrique  qu'il avait effectué à Clermont (28 mai-22 juillet 1982) et à Dijon (22-27 juillet 1982). Marginal, déclassé avant son arrestation, "l'Indien" l'était resté après son acquittement. 

Cet acquittement, je ne le contesterai pas ici, même si les lecteurs du blog connaissent mon opinion sur le fond de cette affaire. Richard Roman n'est plus de ce monde, respectons la douleur de ses proches. Mais qu'on ne vienne pas me faire pleurer sur son sort. Les victimes, ce sont la petite Céline Jourdan et sa famille, dont l'existence a été saccagée en cette soirée tragique du 26 juillet 1988...

Frédéric Valandré

PS : Le site de Gilbert Jourdan (le papa de la petite Céline) a changé d'adresse. On peut toujours y consulter son ouvrage co-écrit avec le journaliste Robert Daranc.

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Commentaires
F
A mon intime conviction, Roman est bien coupable d'un crime dans cette affaire, il est coupable de savoir!! savoir ce qui se passait au moment des faits, Roman était présent au début du crime, il était bien avec Gentil, a la différence prêt, et pas des moindre certes !! il a préféré partir quand il réalisé ce qui se passait, et pour cause il a rejoint a ce moment la le café de Gilbert (peut être pour parler) mais si il tenais ce comportement il se rendais inévitablement coupable car la petite était sauvé !! alors non il parle pas, le bas des pantalons mouillé, et lorsque Gilbert appelle sa fille dans sont café, Roman fuit comme un peureux sans même finir sa bière pourquoi ? simplement car il savait et ne voulais pas endosser ces précédents actes qui lui aurais couté au moins l'accusation a l'article 63 alinéas 2 du code pénal qui traite de la non assistance a personne en danger !! donc ne sachant que faire il part et laisse Gentil commettre sont forfait sans peut être même savoir qu'il en couterais la vie de cette pauvre Céline !!
P
Jugement tout en retenue : tout est dit et très bien dit, avec une impressionnante documentation à l'appui.<br /> Certes, nous en connaissons qui trouveront à redire, comme toujours.<br /> Merci pour cette épitaphe sans concession.
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