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Le blog du chatborgne / blog de livres
14 octobre 2007

Quelques "broutilles remarques" sur l'affaire Agnès Le Roux

Révélations: Entretiens avec Madame Renée Le Roux réalisés à Paris, Nice et Monte-Carlo en 1997, 1998 et 1999

Le verdict est tombé jeudi dernier : Maurice Agnelet, ancien avocat, ancien membre de la Ligue des Droits de l'Homme, ancien franc-maçon et surtout ancien amant d'Agnès Le Roux, la riche héritière du casino du Palais de la Méditerranée (Nice), disparue depuis la Toussaint 1977, a été condamné pour l'assassinat de cette dernière à vingt ans de prison par la cour d'assises d'appel d'Aix-en-Provence, bien que le corps de la jeune femme n'ait jamais été retrouvé. Contrairement au premier procès, qui s'était achevé par un acquittement, la logique qui consiste à dire "pas de cadavre, pas de preuve" n'a pas fonctionné cette fois-ci. Pour ma part, je me garderai bien de commenter le verdict, même si j'avoue n'avoir aucune sympathie pour Agnelet, triste individu s'il en est. J'attends surtout avec un tantinet d'impatience les réactions de certaines personnes.

Car il serait bon de rappeler que la réforme instituant l’appel en cour d’assises (appliqué à partir du 1er janvier 2001, en vertu de l’article 81 de la loi Guigou sur la présomption d’innocence du 15 juin 2000) a été  l’aboutissement d’une campagne menée par les habituels porte-flingues de la subversion antijudiciaire, après la condamnation du jardinier marocain Omar Raddad pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal le 2 février 1994. Soyons clairs : ladite réforme donnait la facheuse impression de se soucier davantage du sort des accusés que de celui des victimes. Mais la loi du 4 mars 2002 l'a complété en permettant à l'accusation de faire appel d'un arrêt d'acquittement, ce qui a dû faire grincer quelques dents chez nos bonnes âmes !

Bref, quand on se penche sur le cas Agnelet, on constate que cette réforme (que Me Paul Lombard qualifiait naguère de "plus belle réforme judiciaire de l’après-guerre avec l’abolition de la peine de mort") peut avoir des conséquences que ceux qui la réclamaient à cor et à cri n'avaient ni prévues, ni souhaitées. Les "chevaliers" de la "croisade" antipénale qui se piègent eux-mêmes, vais-je m'en plaindre ? Franchement non.

Frédéric Valandré.

PS : Pour ceux que l'affaire Agnès Le Roux intéresse, le magazine Secrets d'actualité diffusé ce soir sur M6 à 23H00 y est consacré. Le livre dont la couverture illustre cet article a été écrit par la mère de la disparue, en collaboration avec Alain Roullier.

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