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Le blog du chatborgne / blog de livres
9 avril 2007

Le Yogi et le Commissaire

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Dans le Yogi et le Commissaire, Arthur Koestler met bout à bout des articles écrits pendant la deuxième guerre mondiale et l’immédiat après-guerre. Il y affirme sa croyance en une évolution inéluctable vers le socialisme. Une évolution qu’il appelle de ses vœux mais sous la forme d’un socialisme à visage humain (celui du yogi), un socialisme sans heurts, progressif, heureux. Il y oppose le socialisme des commissaires politiques, ce qui lui permet de faire un procès en règle contre l’Union soviétique et le goulag. Il sera un des premiers à s’en prendre aux délires utopiques des communistes, à leur aveuglement face aux réalités. Pour Koestler le socialisme n’est pas une panacée et c’est pour cela que la gauche rejettera assez largement sa personne, que ce soient les communistes qui le considéreront comme une « hyène puante valet de l’impérialisme américain » (hé hé, ils ne me connaissaient pas encore) ou les socialistes pour lesquels il deviendra infréquentable.

Cette aveuglement crétiniste il le symbolise en une anecdote :

« A un congrès d’écrivains communistes, après des heures de discours sur le meilleur des mondes en construction, André Malraux demanda avec impatience : « Et l’homme qui est écrasé par un train ? » Il rencontra une stupeur générale et n’insista pas (…) La seule réponse que put obtenir Malraux, après un pénible silence ce fut : « Dans un système de transport parfaitement socialisé, il n’y aura pas d’accidents. » »

On en retiendra aussi une réflexion très poussée sur les notions de destiné, de liberté, ainsi que la réponse dans la théorie de l’émergence. Un grand bonhomme ce Koestler, même s’il s’est lourdement trompé sur la nature intrinsèque du socialisme.

Xavier Collet

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