La fée carabine, Daniel Pennac
La fée carabine de Daniel Pennac est le genre de bouquin écrit pour des adultes dans un style enfantin, à moins qu’il ne s’agisse d’un bouquin pour ados bien-pensants. En tout cas tous les poncifs y sont avec les immigrés louches mais sympas et des flics ripoux ou fachos. On s’y adonne à un éloge de la Sécu avec un grand S, celle à laquelle le livre est explicitement dédié. D’ailleurs le flic co-héros de l’histoire est le fils adoptif de l’homme qui a inventé la Sécu et qui à la question « Pourquoi ne s’était-il pas contenté de vivre paisiblement à l’abri de sa fortune et dans la passion de Gabrielle ? » répond : « Parce qu’il faut payer un impôt sur l’amour mon garçon. Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi la société n’est qu’un rêve de prédateur … J’aime à croire qu’un malade est intégralement remboursé chaque fois que je baise Gabrielle ».
Bien ridicule non, suffisamment grandiloquent pour faire réfléchir le lecteur ado sur la vacuité d’un tel apophtegme. Mais Pennac n’a-t-il pas joué du second degré ? En effet puisque vous n’allez pas acheter ce bouquin autant vous révéler la fin telle que je la perçois.
Le héros récurrent Malaussène héberge chez lui des junkies du troisième âge, dont l’un esthète littéraire bute des petites vieilles tout en demeurant sympa, comme quoi ... Mis sur l’affaire le jeune flic pas pourri découvre un trafic de drogue organisé par ses supérieurs avec des complicités du gouvernement, trafic visant à droguer des petits vieux pour les placer et les faire disparaître afin qu’un architecte promoteur puisse s’approprier leur patrimoine immobilier.
Bon sang mais c’est bien sûr, le rapport avec la Sécu est évident !
Dans cette intrigue cousue de fil blanc, l’auteur sous-entend que pour sauver la Sécu et enrichir la classe politique on fait mourir les retraités avant qu’ils ne creusent trop le trou du régime vieillesse, et éventuellement on les met dans des mouroirs à canicules afin que les sévices publics des maisons de valides - devenus grabataires -épongent les retraites et le reste du patrimoine des pépés et mémés.
Xavier COLLET
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