Education manipulation même combat?
"Quel discours l'école tient-elle sur le monde du début du XXIe siècle, ce monde bouleversé par les attentats du 11 septembre?" Pour répondre à cette question, Barbara Lefevbre, professeur d'Histoire-Géographie, et Eve Bonnivard, journaliste ont passé au scanner 24 livres de cours d'histoire et de géographie. Le verdict? Accablant: à l'exception du manuel Hachette Terminale (leader du marché en France) les manuels adoptent un ton résolument anti-mondialisation, et surtout anti-USA.
En lisant cette étude, j'ai pu constater par moi-même que cela peut être un antiaméricanisme clairement affiché, quand des manuels reprennent la vieille antienne "Ben Laden, agent de la CIA" (p. 41) présentent le terrorisme comme étant "l'arme des faibles" (p. 83) ou épousent les thèses les plus caricaturales sur la "malbouffe" (p. 187-192) thèses qui- dois-je le préciser?- sont directement puisées chez les bovidés, ou les bovins... enfin, comment on les appelle déjà les émules de José Bové? L'americanophobie peut être plus sournoise, plus vicelarde, comme le soulignent les deux auteurs page 167: "Quand elles n'engagent pas à la paraphrase, les questions sont parfois si ouvertes qu'elles laissent l'élève devant des perspectives l'encourageant, sans l'acquis de solides références, à exprimer une opinion et non à raisonner, c'est-à-dire penser à partir de faits contradictoires" Un exemple, cette question posée par le manuel Magnard 3: " Comment tentent-ils de remettre en cause l'hégémonie américaine?" (p. 43) "Ils", ce sont les auteurs des attentats du 11 septembre. Si ce n'est pas une volonté de minimiser le terrorisme en le présentant comme un simple moyen de contestation de la puissance US, moi, je me fais curé dans les plus brefs délais!
Mais la France dans tout cela? " Ce que révèlent les manuels, c'est l'image d'une nation nostalgique d'elle-même, en quête d'une grandeur perdue et se marginalisant en raison de postures incomprises de ses partenaires européens et américains." (p. 221) Ah, cette chère France, pays ou le sport est parait-il un facteur d'intégration (référence à "Zizou", bien sûr, p. 233; moi je veux bien, mais parmi ceux qui l'acclamaient en juillet 1998 beaucoup brandissaient des drapeaux algériens), maitre d'oeuvre de la démocratie en Afrique subsaharienne (p. 258; tu parles, Charles: je voudrais pas être méchant mais nous soutenons là-bas depuis des lustres des satrapes qui pataugent autant dans le sang que dans la semoule) cette France "Amie de tous, démocrates comme dictateurs, soutien du totalitarisme communiste ayant entrainé dans sa ruine grand nombre de peuples, défenseur des causes perdues et surtout ultime digue contre l'impérialisme yankee, et tout ça au nom d'un noble principe: le "multilatéralisme"" (p. 266)
En somme, un travail remarquable, instructif, qui ne m'a laissé pas indifférent. Et si vous cherchez une seule raison de le lire, la voici: les hebdomadaires de gauche Politis et Marianne n'ont pas du tout aimé! Je termine en formulant un souhait: vivement que les deux auteurs nous rédigent une suite du genre Etudiants sous influence, car il y aurait beaucoup à dire sur ce que l'on enseigne dans nos facs, truffées de collectivistes antiaméricains et antisionistes porteurs de T-shirt Che Guevara, de grognasses pratiquant la culture de l'excuse tant pour les délinquants que pour les terroristes, et de profs fustigant la peine de mort tout en considérant Robespierre comme un type formidable!
Frédéric CHATAIGNER
Eleves sous influence
par Barbara Lefebvre/ Eve Bonnivard
Editions Audibert
Prix : 14.25 €
Etat: Neuf
Date de parution de l'original: 14 oct 05
Date de parution de l'exemplaire: 14 oct 05